« La Revenance » un autre disque33t, reflet de spectacles, un texte , toujours sans studio ni technicien, un lieu point magique, une constellation de circonstances dans la traversée de la dèche country, un HLM 7e de la cité haute. Enregistrer dans une chambre avec des magnétos tremblants qui transpirent le béton, l’hôtesse rondeurs hémisphères célestes de ses globes, dessine les cartes de la terre passées dans le corps de la femme lunaire, vision de toucher bouche de l’univers. L’hôte montait des miniatures nautiques, interstellaires, des paysages couronnés de fusion, un animateur, mène-art qui menait à l’imitation, a prêté des visions, des machines, des hébergements poursuivis, des Devos-rires. Tous les êtres aux traits gardés sur des cahiers, et encore d’autres marquèrent leurs présences.
Un disque ou un spectacle c’est plusieurs dizaines d’aventures. Sur une étiquette d’un nom qui n’est que le porteur ! le rapporteur, l’alibi pour faire de la Rencontre. Autre hôtesse dans sa maison-fourrure, accueil à n’importe quel instant, quel entracte. Le Duo était toujours en panne, quelque part, bloqué dans l’hiver, dans la glace, accueil qui venait les chercher au bout du désespoir. Accueil, rivage d’argent et de mets très lents, étapes, entre deux courses dans le gel. Rivage brun,. Souvent des femmes, des repas brûlants, qui ouvrent les portes, après les gerçures, et aussi des enfants. Des musiciens : Faiseur d’ orgue langage pour les fous, non-fous, mais fous-nous. Artisan villageois pour construire les dulcimers des fêtes terroir. Martin St Pierre, plaies bongos où il pose vivant du bout des paumes mille doigts branchés au coeur, bombo indien, guiro cocos, bendir marocain. Larry Martin, côté rue côté studio leader. « Tu sais le rocker arc-bouté sur la guitare clash visionnaire ». Penseur la culture, la vraie branchée Cavanna, nous conte la science, le tournis du cosmos, pendant que nous tournons la valse des personnages. Valse Blues Stones pour le jeune Rolling, leur roadie Jaggerien, qui leur portait le son, et le « D’il » au proche du texte, crève des reins, se tord longtemps, puis laisse couler le mal, écrire toujours en haut de la zup. « D’elle » découpait du son, prenait en main la production au 7eme, et blotti dans son lit au 9e il écrivait entre les crises, dans des draps africains force rituels, il écrivait. Des peintres sont déjà là le Duo commanda la pochette, ce sera un portrait qui va chercher, qui arrête tout. Un graphiste kitsch, assemblait des Marylines et des James Dean dans la nuit métallisée, il ferait le décor de la chambre à Musiq, pour le recto de l’enveloppe. Un curieux voyant futuriste, folkeu amnésique, il y a toujours un clown dans ces moments-là. Et le duo jouait d’instruments vaisseaux de sons et c’était comme un ruisseau où il s’ouvrait.
Revenance.Comme des mille et des mille caresses avec l’envie toujours et des mille et des mille angoisses avec le vide toujoursLa REVENANCE s’installe sur l’écran indéchirable, au fond du visageLa revenance toutes ces odeurs, ces flashes qui tournent ce théâtre dans la têteMachinerie sans relâche, qui rabâche, qui hache qui crache jusqu’au dérisoire insoutenable des images Trop révélées, trop fixées, trop glacées, trop déchiquetées dans le ciné-cerveauDans le brouillard de colline de rêve. Eclaté par la froidure.Ta revenance que je ne connaîtrai jamais vraiment même si tout à l’heure toi aussi… Tu me racontes tes histoiresTa REVENANCE, la mienne cela nous éloigne déjà de mille contrées, de peaux, de sons, de mots, de musiques, de rêves de cercles de délires et même si on est du même voyage même révolte même douceur Enfin tu connais…Ma REVENANCE elle est là entre les mots qui ruissellent qui se jettent trop rapides, qui se blessent et tu dois te demander… : « POURQUOI ET A QUOI ÇA SERT »…Et il y a des jours blancs vides où je me le demande aussi Mais je crois qu’il faut projeter sa REVENANCEaux murs, aux arbres, aux amitiés qui passent aux silencessur un papier, un bijou, un tissu une musique, un écran, un corps du bois, de la terre, du fer, des couleurs des mots à la terrasse d’un bar la nuit, aux mâtines confidentesdans un spectacle pour son miroir Ou pour des mille et des mille publicsProjeter sa revenance, la transformer, Même si l’on pense qu’on n’intéresse personne Projeter sa revenance Pour la DECOUVERTEDécouverte comme le vent levé d’une nuit nouvelle qui joue au bec des roseauxFlûte de pan sur les vignes le son monte Dans la montagne jusqu’à l’écho un berger de poussière et d’eau Un homme racine, corps tout soleil longs membres noueux quelque par Un berger immobileUn homme écorce, un homme broussaille Berger du bout de la nuit d’avant sculpté dans l’arbre sec par l’artiste terreUne illusion de l’ombre sous l’entre-étoile qui bleuit Devant loin, Les lumières que l’on connaît.Découverte dans l’habitude dans les années que l’on passe à attendreDécouverte qui vient, qui viendra quand on aura trop projetétrop confié trop donné, trop hurlé, trop vomi ce trop plein de passé qui grouilledans le ciné-cerveau toujours comme des notes lâchées sans savoir d’un instrument rebelleMoi qui n’ai toujours fait que des ébauches griffonnées sur feuilles volantes vers l’oubli qui en suis au brouillon-désordre enregistré dans une halte-passage entre un refugeMoi qui n’ai toujours fait que des essais violents mais tremblantsJe vais te continuer ma revenance ; te la chantailler te la descendre à ma bouche revenance que je larguerai quand je pourrai mais peut-être que je n’ai que cela à direvu que du côté de la REVOLTE, des autres il y a eu des grands cris-poète-rouge-clairvoyantque j’écoute moi aussi entre le bruitage de la S… société enfin, tu connaisAlors vient côté tendresse t’attache pas trop aux mots c’est des tâches, un décor Fais pas gaffe aux ellipses j’fais la guerre aux phrases et j’éclipse le vrai pour l’ailleurs V’là une partie de ma revenance que je larguerai quand j’pourrai Peut-être à un changeur de REVES.
Extrait du Temps ! REVENANCE
Si comme moi tu voyages Si comme moi ou bien restant ici assis dans ce bar cheminent tes rêves Déjà, tu n’écoutes plus tes amiset quand parfois tes doutes s’apaisent tu les regardes et tu leur sourisSi comme moi tu voyages Si comme moi ou bien restant iciIl te faudra partir souvent seul aller chercher la nouvelle routequand tu reviens ou quand tu t’éveilles il n’y a plus personne à côté de toiquand tu reviens ou quand tu t’éveilles le monde veut s’emparer de toipour reprendre ton espoir voiler tes yeux d’enfant, te jeter dans le noir te donner la couleur néantJe reviens Je m’éveille elle n’est plus à côté de moi. Elle est en moielle se nomme MA VALLEEC’est en ses terres que je voudrais construire mes murs d’imagesc’est dans le ciel, dans les nuits de mes voyages que je les construirai pour elleEn un autre monde, là dans les champs j’irai cueillir pour construire mes murs d’images Pour ellePeut-être ils la verront MA VALLEE
Extrait du temps MA VALLEE
C’est une vallée intérieure et future où l’on croise d’autres tribus Une peuplade de chaque horizonCachée mais présente sur cette planète du business Où tu as voté, signé, déclaré Aucun papierD’ailleurs, ton nom ne figure Sur aucune fiche de l’Etat C’est un surnom, un espoir de vie, dingue Un cri rock pour se reconnaître
PLAIES - BONGOSRéfugié, Tu noircis des pages de phrases d’exil Comme une passerelle Vers une liberté sans escale Longue comme une île Une vallée Comme ce point arrêté sur ta mappemondeQuand tu peux encore voir Ta maison d’enfant Pour immense navireEt embarquer Corsaires imberbes Vers des dérives magnifiques CAP sur « respire »Quand tu es simple comme le rire Même plus écorché aux armes Des nouveaux conquérantsTu noircis encore des pages de phrases Tu t’encloresOu tu marches dans la rue très normalementPourtant, la peau des tambours qui te blessent Rafalent des mitrailles, explose, se craquelle Comme ta terre Se ride comme la peau des sages qui attendent Encore la fin du conte Le grand calmeLa peau explose partout… comme une étrangère Qui te raconte ses blessures Comme un crieur torturé enfui des massacres, avec des plaies Bongos
Côté rueJournaliste tape des rencontres argotiques rocker, arc-bouté sur la guitare clashvisionnaire gigantesque branché au jus de la rue crache : overdose d’infosl’autre orage d’ici couleen habitudes électriques – grouillantes – bétonnées dans la seringue progressivepiquée aux poings, aux rêves les foules gloutonnent du laisser-creverle volume du pouvoir est bien au-dessus de nos crisles cames de la haute transpercentles lunes noires des haut-parleurson se retrouve pour becqueter avec une TV accoutumance la dalle d’imageson digère même son inverse, il faut choisir l’indispensablealors, la rue les néons drivent les tires de la nuitles sondages clignotent viens ! Foncer avant le grand clashvers ces luttes ces soleils qui laissent celui qui veut perdreon va pour gagner cette musique et ces mots sans chutes.
MON VISAGE EST DE BRUME cachant ma tendresse j’aurais tout donné pour être beau comme les visages de pierre aux parvis des églisescomme les visages si calmes du bonheur d’instant.Tu dois aimer un être qui aura le visage fin et doux les cheveux lisses et sagessans une ride, sans un cerne qui au matin pour t’éveiller aura des traits d’enfant à peine marqués par l’amour.Je voudrais être assez beau Pour oser mon visage sur ton seinet boire comme de l’eau tes yeux qui s’ouvrent et me regardentaprès l’amour se reposer en haut de tes jambes heureux, apaisé pour le jour.J’aurais tout donné pour être beau comme le visage d’un père dans son dernier matincomme le visage d’enfant qui aurait pu être nôtremais si le temps enlaidit bien souvent les visages des caresses de mots cristallisentface des poètes quand ils se donnent et un matin pour s’éveiller ils ont ces traits lumièreà peine marqués par la vie J’aurais tout donné pour être beau Je pourrais oser franchir l’édenle visage comme l’âme baigné de tendresse
Corps de vent d’écume que je pénètreà chaque fois que je voyage en ton regardet qu’un nuage vient étirer mon torsemain de flore sur la mousse fleuve étendue voluptueuseoù se réveillent des seins et des hanches dans le tronc des arbres endormislèvres humides mains qui mangent ventre qui appelle jambes qui s’ouvrentsur une grande course dans un champ de lavandeUne longue orgie, où je mange des pétales rouges où je bois la perle qui s’échappe du fruit mûroù l’imaginaire est plus réel « plus réel que la réalité que le monde nous impose ».
Les mots et les mois rentraient difficile dans leurs galettes magnétiques de la cité haute C’était un temps d’urgence où il passait tout son temps à soupirer, l’impression d’être dans une course avec un retard,un retard considérable, vite plus vite vite. Mais cela donnait lent et encore plus lent et arraché.Une course effrénée où les retardataires tomberaient dans l’inexistence, dans l’oubli invisible.Etait-ce la porte de l’artisan universel ? Les chemins de l’ouvrage, les prémices de l’unité corporative au 7e bouton,là, au sortir de l’ascenseur dans cette ruche, dans cette case avec toutes ces autres vies amies,cette bouffe démarrée sans un mot et puis ce coulis dans les verres et ce point de jonction avec le rire. La rigolade s’écoulait dans la rivière des soirs, des midis à la va-vite, l’exploration encore toujours dans la tête,et le son entra, dans un éclat de rire, la bouche était énorme et ouverte, à la plus grande grosseur,blanche comme rivages-dents, rouge comme lèvres, elle faisait un cercle d’où sortaient rires, gloussements, râles.C’était une planète ouverte, où l’on pouvait entrer comme dans ce son d’éclat où l’on pouvait entrer, dans cette boucheet dans ce rire de l’univers.Le jour tombe sur les Zup européennes. Tout tombe et le désespoir incompréhensible.Il est l’heure de rentrer, manger, dormir, travailler des milliers de jours. Dix milliers stop retraite :s’il reste l’énergie, le cerveau clair et simple qui a bien tourné… ? Nous voyons cela de notre lucarne, une vitre de passager. Il y a des gens qui ont l’air d’aller très bien…des gens en lutte, ou qui vivent leur choix, ou qui compensent, qui compensent énorme. La TV et le vin sont allumés maintenant.Une jolie brune moulée de beige passe. Elle a des étoiles blanches sur les fesses,ses fesses où toutes les lignes de la cité convergent, converge -le regard s’endort sur ses hanches déjà à demi engouffré dans le béton. Sur les étoiles qui tombent Découvrir les hanches, en jouer. Le disque va se terminer. « Ils » mangent, le magnéto est en route les fourchettes, le vent, les bougies le blanc de la jouissance le blanc des murs, du ciel et de l’heure.
Extrait Plaies Bongos
Extrait Coté Rue
Extrait Mon Visage est de Brume
Photos Christian Labeaune Claude YvansPeinture Mezza et BonnierTextes Claude YvansMusiQ Yvans&Danou Claude BraudOrigine REVENANCE De 1976 a 1979
Elle nous dansait sur l’Herbe blancheUn vol de Floyd fille fleur des limbesDéjà avant que la MusiQ commenceDans la prairie du festival d’AmourylandEt nous on jouait avec Georges HarissonEt tous les mendiants venusDes Zeppellins aux abîmes de nos sommeilsIl y a nos amis aux amantes découvertesEt nous au 7e de la Cité haute mixage des voixIl y a nos caresses sonores de nos machines a cueillir d’autres espacesla porte s’ouvre c’est Léonard Cohenj’ai écris mon livre,je viendrais vous l’offrirdéja avant que la musiq commencedans la prairie du festival d’Amourylandet nous on jouait Danou et moid’instruments vaisseau de sonset c’était comme un ruisseau ou l’on s’ouvrait
Extrait du tempsAMOURYLAND
Suite Revenance